Le 2 avril 2025, lors du « Liberation Day », le Président Trump annonçait la mise en place de droits de douane à l’ensemble de ses partenaires commerciaux, en vue de réindustrialiser l'Amérique, de rééquilibrer la balance commerciale et d'éponger le déficit budgétaire. Tout un programme ! Mais l’onde de choc qui s’en était suivie avait été bien au-delà du commerce international, et la guerre commerciale avait d’abord commencé sur les bourses mondiales avec des corrections des principaux indices actions de près de -10% en trois jours. Le moratoire de trois mois, annoncé le 9 mars par Donald Trump lors d’une « belle journée pour acheter », avait permis d’endiguer le mouvement et avait même finalement marqué le début d’un « bull market ». Alors que le délai de 90 jours prend officiellement fin ce mercredi, rien n’a changé, ou presque. L’exceptionnalisme américain perdure comme le montrent les indicateurs d’activité aux États-Unis (qui s’affichent toujours en phase d’expansion) ou encore le taux de chômage (qui semble avoir trouvé un nouveau plancher à 4,1%, tiré néanmoins par les emplois gouvernementaux) et comme un symbole, les marchés actions américains ont clôturé la semaine (écourtée) sur leur plus haut historique la veille de l’Independence Day. Symbolique également, l’adoption de la controversée « Big Beautiful Bill » ce jeudi 3 juillet par la Chambre des représentants, et sa promulgation le 4 juillet, visant à la fois à réduire les impôts et les dépenses du gouvernement.
A J-2 avant l’épilogue d’un jour de la libération qui aura duré trois mois, le sort de la guerre commerciale semble jeté. En effet, malgré les quelques accords d’ores et déjà conclus (Royaume-Uni, Chine, Vietnam) et si d’autres sont toujours en cours de négociation (Canada), de nombreux partenaires économiques ne sont toujours pas parvenus à un accord avec les États-Unis, s’exposant aux foudres tarifaires de Donald Trump. C’était sans compter le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent - qui endosse encore le rôle de pompier de service - qui a finalement, contre toute attente, donné raison aux investisseurs puisqu’il a déclaré ce dimanche que les pays n’ayant conclu aucun accord seraient notifiés ce jour de l’application des droits de douane le 1er août, reportant ainsi le moratoire de … 23 jours supplémentaires. Donald Trump fait ainsi une interprétation très personnelle de l’Art de la Guerre de Sun Tzu, en résolvant les difficultés qu’il crée lui-même : « Celui qui excelle à résoudre les difficultés les résout avant qu’elles ne surgissent. Celui qui excelle à vaincre ses ennemis triomphe avant que les menaces de ceux-ci ne se concrétisent ».
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