En frappant des infrastructures iraniennes dédiées au développement de son programme nucléaire ainsi que des capacités militaires, Israël a mené la plus importante offensive contre la République Islamique depuis la guerre contre son voisin irakien dans les années 80. Ces opérations, qui se sont déjà étendues sur trois jours avec des dégâts matériels et humains supérieurs à tout ce qui avait été observé auparavant, semblent se poursuivre. Pour l’instant, Israël cible quasi exclusivement les Gardiens de la Révolution et les infrastructures militaires, évitant les sites pétroliers ou politiques majeurs, ce qui suggère une stratégie de pression ciblée plutôt qu’un objectif de renversement du régime. Face à cela, l’Iran, affaibli économiquement, isolé diplomatiquement et militairement limité, ne paraît pas en mesure de riposter frontalement et la mobilisation de ses alliés régionaux historiques (Hezbollah, Houthis, milices chiites en Irak) semble peu probable du fait de leur affaiblissement. Reste donc le scénario d’un blocage du détroit d’Ormuz, par lequel transite environ 20% du pétrole mondial. Un scénario peu probable tant il serait pénalisant pour le pays, mais qui suffirait à propulser le prix du baril au-dessus de 100 USD bien loin des 73$ atteints en fin de semaine dernière. L’Iran semble l’avoir compris puisqu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, le régime semble afficher une volonté de mettre fin aux hostilités avec Israël et de reprendre les négociations quant à son programme nucléaire.
Au cours de la semaine dernière, le S&P 500 recule de 0,4%, le Nasdaq de 0,6% et le Dow Jones perd 1,3 %, effaçant ses gains annuels. Les marchés avaient pourtant entamé la semaine favorablement, portés par des indicateurs économiques rassurants. L'inflation américaine a légèrement ralenti à 2,4%, contre 2,5% attendu, et la confiance des consommateurs a rebondi, avec un indice Michigan à 60,5 contre 53,5 prévu. L’espoir d’un accord entre les États-Unis et la Chine a également contribué à soutenir le moral des investisseurs. Mais cette dynamique a rapidement été interrompue par l’escalade des tensions au Moyen-Orient. La volatilité a fortement augmenté, avec un VIX au-dessus de 20, l’or a atteint un nouveau sommet à 3 450 dollars l’once, tandis que les obligations américaines et le dollar se sont appréciés dans un mouvement de repli vers les actifs refuges.
En Europe, les marchés ont démarré la semaine en hausse, portés par un climat plus favorable, marqué par un léger repli des pressions inflationnistes et des signes de stabilisation de l’activité, notamment dans les services. En Allemagne, la baisse des prix à la production a renforcé les attentes de baisse des taux de la BCE, entraînant une détente des taux obligataires. Mais l’escalade géopolitique a vite pesé sur les actions avec le Stoxx 600 qui termine la semaine en baisse de 1,6 %, entraîné par la correction des valeurs cycliques comme l’industrie, l’automobile ou encore le luxe.
Les marchés asiatiques ont d’abord salué l’amélioration du dialogue commercial Pékin–Washington avant d’être ébranlés également par les conflits géopolitiques : le Japon perd 0,5% et la Chine 1,6%.
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