L’emploi US accélère mais sans surchauffe

05/07/2021

1 min

Les chiffres de l’emploi américain restent, à l’heure actuelle, parmi les indicateurs macroéconomiques les plus suivis car servant de tempo à la politique monétaire de la Fed. La banque centrale, qui est redevenue beaucoup plus « data-dependent », attend en effet de constater, et non pas de prévoir, une amélioration notable du marché de l’emploi pour s’engager sur la voie d’une réduction des achats d’actifs avant une remontée des taux directeurs.

Depuis plusieurs mois, malgré une forte reprise de l’activité, les créations d’emplois ressortent en deçà des attentes car elles sont impactées non seulement par des facteurs transitoires (aides gouvernementales plus avantageuses, écoles fermées, peur du Covid, …) mais également par des changements de composition du marché du travail. Certains chômeurs des secteurs les plus impactés par la crise ont par exemple préféré se réorienter, ce qui crée aujourd’hui des déséquilibres offres / demandes importants dans ces secteurs.

Vendredi, le marché de l’emploi américain a marqué une nette accélération avec la publication de 850k créations d’emplois (hors secteur agricole) sur le mois de juin. Ce chiffre, sorti au-dessus des attentes (720k), est le plus important depuis 10 mois. Cette dynamique croissante continue d’être tirée par les services (+642k créations) et plus particulièrement par les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie qui comptent pour plus de la moitié des créations d’emplois dans les services. Si l’objectif, cité par Jerome Powell, de créations mensuelles et consécutives d’un million d’emplois n’a pas encore été atteint, l’image d’un marché de l’emploi en constante amélioration, mais sans surchauffe, se confirme.

Bizarrement, les taux longs américains ont peu réagi à cette publication et ont même poursuivi leur baisse. Parmi les explications avancées, d’aucuns mettent en exergue les autres données liées à l’emploi publiées vendredi et qui militent pour un marché de l’emploi américain toujours en reprise mais sans excès à la hausse : un taux de participation qui reste stable et se maintient à un niveau relativement bas (61.6% contre 63.4% en janvier 2021), des salaires en hausse de 0.3% sur le mois mais sans surchauffe et en baisse par rapport au mois précédent (+0.4%) et un taux de chômage en légère augmentation (+0.1% à 5.9%) même si le taux de chômage U6 (qui comprend en plus les chômeurs à temps partiel ou qui ne cherchent pas activement un emploi) baisse de 0.4% à 9.8%.

La machine US, dont certains pouvaient craindre une surchauffe, semble donc encore loin de l’emballement.

Enfin, les dissensions en cours au sein des membres de l’OPEP + sur une augmentation graduelle de la production et les risques de diffusion du variant Delta, qui ravivent le spectre d’une nouvelle vague épidémique, sont autant de bruits à même de freiner l’optimisme ambiant.

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Thomas GIUDICI

Responsable de la gestion obligataire

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