L’union fédérale européenne

27/07/2020

1 min

Comme attendu, les dirigeants des 27 ont finalement réussi à se mettre d’accord sur un plan de relance commun et des compromis ont été réalisés de chaque côté pour y arriver. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une étape historique dans la longue (et difficile) histoire de la construction européenne. Car, même si le montant des subventions, initialement proposé à 500 milliards d’euros, a été ramené à 390 milliards, c’est un premier pas vers une dette mutualisée, cette somme étant amenée à être remboursée par l’Union Européenne. Si ces aides seront conditionnées à des réformes structurelles ou à des investissements en lien avec les objectifs de l’UE (transition écologique, numérique, …), elles seront finalement validées par la Commission européenne et les Etats membres à la majorité qualifiée, réduisant ainsi tout risque de veto des pays « frugaux ». Cet accord permettra également de diminuer considérablement la pression sur les taux d’emprunts des pays périphériques. En effet, la partie « prêts » de 360 milliards d’euros accordée aux Etats, qui devra être remboursée par les pays emprunteurs, sera émise à des conditions plus favorables que leur propre signature. L’Union Européenne, dont la dette sur les marchés financiers représentait à peine 50 milliards d’euros, va ainsi devenir l’un des principaux émetteurs de la zone avec entre 180 et 200 milliards d’euros à émettre l’année prochaine. Si les acheteurs ne seront pas difficiles à trouver, avec la BCE en dernier ressort, reste maintenant à l’Europe à trouver des ressources propres pour rembourser cet emprunt, ce qui passera indubitablement par de nouvelles taxes au niveau communautaire (Gafa, plastiques, …).

Cet accord a permis au taux 10 ans italien de repasser brièvement sous les 1% et à l’euro / dollar de s’envoler pour retrouver les niveaux de septembre 2018 en cassant le 1.15. La dynamique est par ailleurs bien meilleure de ce côté de l’Atlantique comme en témoigne la publication des PMI vendredi. Le PMI services est ainsi ressorti à 55.1 pour la zone euro contre 49.1 aux Etats-Unis qui restent pénalisés par une gestion hasardeuse de la crise du    Covid-19. La dynamique de reprise américaine a clairement ralenti en juillet avec le retour des mesures de restriction dans certains Etats. A moins de 100 jours des élections américaines, et alors que Donald Trump commence à changer son fusil d’épaule sur l’ampleur de l’épidémie et se remet à tirer à tout va sur la Chine, les Républicains doivent présenter aujourd’hui un nouveau plan de relance de 1 000 milliards de dollars qui devra être validé par les Démocrates majoritaires à la Chambre des représentants. Même si des concessions ont déjà été faites en faveur du camp démocrate (nouveau « chèques directs » à la population plutôt que des baisses de taxes), le maintien de l’indemnisation chômage, qui se termine à la fin du mois, n’a pas encore été tranché. Nul doute que les discussions seront houleuses dans ce contexte électoral.

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